Dans l’affranchissement de soi, tu bouscules tes propres barrières, tu trébuches, ne te relèves pas tout de suite, tu es un peu sonnée, et dans cette légère hébétude, tu entrevois une fissure dans le roc de tes certitudes, un mince espace d’où laisser s’échapper un soupir, un filet d’espoir, un filin à raccrocher à un futur à inventer.
Dans l’affranchissement de soi, tu entends l’écho de ta liberté prendre de l’amplitude, et te revenir, te remplir, faire le ménage en toi, te débarrasser des scories, des souvenirs, te laisser plus vaste avant de repartir vers ton horizon. Tes yeux perdent la trace de cette liberté fugueuse mais tu as foi en sa fougue et tu vois, sans voir, le chemin, large, qu’elle t’a dessiné.
Dans l’affranchissement de soi, tu te sens plus légère, presque l’égale du vent, et cette qualité aérienne qui s’infiltre en toi et te transporte, élimine le temps, transcende l’espace, réduit tout ton être à une vibration, à un infime bourdonnement, te voilà à butiner tes rêves, entre sommeil et éveil, entre la vie et la mort.
Dans l’affranchissement de soi, il ne te reste presque rien. Et ce rien c’est tout. Tout ce qu’il te faut de joie pour la succession des jours à venir. Ce rien, c’est une semence, un germe qui contient toutes les promesses. Et le plus fou, c’est qu’elles n’ont pas à advenir, te suffit de croire en leur possible éclosion comme il te suffit d’aménager un vide, entre tes pensées, pour accueillir la vie.
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